Dune religion à l’autre
Non, ce n’est pas une coquille orthographique, mais bien un jeu de mots pour évoquer la saga Dune, le roman de science-fiction de Frank Herbert paru en 1965. Le premier volet de l’adaptation au cinéma par Denis Villeneuve est sorti en 2020, le deuxième est à l’affiche depuis le 1er mars dernier.
[Spoiler alert !] L’histoire se déroule en l’an 10191 sur la planète Arrakis (aussi appelée Dune car elle est totalement recouverte d’un désert aride et dangereux). Cette planète est le théâtre d’un conflit sans merci entre deux grandes familles car on y exploite l’Épice, l’une des ressources les plus importantes de l’empire intergalactique. Le héros, Paul Atréides, héritier et seul survivant de sa famille, s’allie avec un peuple autochtone : les Fremen. Il tirera profit d’une croyance répandue par l’ordre du Bene Gesserit selon laquelle un sauveur doit venir les délivrer pour venger sa famille.
N’ayant pas lu le roman, je découvre, tout au long du film, les similitudes frappantes entre les Fremen (free men) et certains peuples berbères d’Afrique du Nord. L’environnement désertique, les coutumes des tribus nomades, le combat contre un oppresseur ne sont pas sans rappeler que Frank Herbert écrit son roman au lendemain de l’indépendance de plusieurs pays d’Afrique du Nord. De nombreux termes issus de l’arabe et de l’islam ponctuent les dialogues : en particulier les djinns (créatures surnaturelles reprises dans la théologie islamique), le Mahdi (« le bien guidé », sauveur attendu en particulier des chiites pour restaurer la foi et la justice).
Même si l’auteur de Dune cherche plutôt à mettre en garde contre le danger pour les humains de se confier en un sauveur, qu’il soit d’ordre religieux ou politique, je constate que la thématique du messie est omniprésente dans la science-fiction, mais aussi des trois principales religions monothéistes. Je suis convaincu que c’est révélateur de ce que Dieu a mis au fond de chaque être humain, le besoin d’espérer en un messie qui viendra rétablir la paix et la justice.
Le retour de Jésus qui annonce la fin des temps est mentionné dans le Coran (sourate 43, verset 61) et développé dans les hadiths. Tout comme les chrétiens, nos amis musulmans attendent la restauration d’un monde idéal et la juste rétribution des actes de chacun. La différence réside dans le fait que le musulman espère, sans en avoir la certitude, en la miséricorde de Dieu, au regard des actes de piété et de générosité pratiqués tout au long de la vie du croyant.
Sachons avec tact et respect leur témoigner de notre assurance du salut au travers de l’œuvre expiatoire de Jésus-Christ, seule capable de nous réconcilier avec Dieu.
Olivier
Responsable communication de MENA