
Bienvenue au CA !
Les associations chrétiennes n’échappent pas à la règle : elles ont l’obligation d’être organisées selon un modèle préétabli par le législateur et c’est dans ce cadre-là qu’elles doivent fonctionner. Il n’y a pas de quoi s’en offusquer ni crier à l’ingérence de l’État dans nos affaires, mais plutôt prendre conscience de la sagesse qu’il y a à structurer la vie associative. Le bénéfice est évident : c’est un garde-fou contre les dérives possibles et un gage d’efficacité.
C’est ainsi donc que MENA est piloté par un Conseil d’Administration. Le terme peut faire peur à certains qui associent immédiatement l’expression à quelque chose d’ennuyeux, des discussions qui n’en finissent pas, des rapports interminables, une succession de chiffres qu’on ne comprend pas toujours… ou bien à l’image de personnes bedonnantes et somnolentes qui, gravement, après un bon repas et loin du terrain, décident des orientations qui doivent être prises.
En vérité, la réalité est totalement différente surtout si l’on est au clair sur le rôle premier, fondamental d’un Conseil d’Administration…
Je laisse de côté les textes statutaires qui définissent le rapport qui existe entre le Conseil, le directeur, l’Assemblée générale. Comme je l’ai écrit plus haut, ils font office de garde-fou et donnent l’assise indispensable pour bien gérer l’association. Je préfère évoquer ce que l’expression en elle-même suggère et comment, si on en reste au sens premier des mots, cela éclaire le rôle et l’utilité d’un Conseil d’Administration.
En effet, le mot « Conseil » me renvoie immanquablement à ces textes bibliques qui affirment que la sagesse est dans le grand nombre de conseillers, que l’individu ne doit pas s’appuyer sur sa propre sagesse et que la crainte de l’Éternel, c’est le commencement de la sagesse. Un Conseil, c’est donc le lieu d’échange où, à plusieurs, on cherche à discerner ce que Dieu attend de nous, dans telle ou telle situation et en conséquence à prendre les bonnes décisions. C’est d’abord un lieu d’écoute de l’autre et des évènements, un lieu où l’on se pose devant Dieu pour chercher à faire sa volonté.
Quant au mot « Administration », il est piégé : il fait immédiatement penser à une multitude de documents, à la complexité des règlements et des lois, à des directives plus ou moins obscures sorties de l’esprit d’un fonctionnaire lambda en mal d’originalité… S’arrêter là est fort dommage et conduit à une impasse, car le mot en lui-même, si on s’en tient à son étymologie, dit tout autre chose ! Il renvoie à l’idée de ministère, de service, d’aide, de soin… Ces notions sont profondément bibliques et donnent la tonalité et plus encore, le sens d’un engagement dans un Conseil d’administration comme celui de MENA.
On l’aura donc compris – du moins je l’espère – c’est d’abord un service au profit d’une mission, confié par le Seigneur. S’il y a un intérêt à préserver, c’est celui de l’œuvre de Dieu et de ceux qu’il a appelés à le servir, au loin comme au près. C’est se donner les moyens d’en prendre soin et de les écouter, en cherchant par tous les moyens à les accompagner et à veiller sur eux. C’est être capable de prendre assez de recul pour ne pas se laisser submerger par ses émotions pour être à même de décider lucidement. C’est calmer les ardeurs intempestives ou au contraire encourager celui ou celle qui hésite. En certains cas, c’est donner un appui sans aucune ambiguïté au directeur, amené à faire un choix difficile, mais indispensable, tels Aaron et Hur, soutenant les mains de Moïse…
Alors que je quitte le Conseil d’Administration de MENA, comment ne pas être reconnaissant d’avoir été associé, par pure grâce, à l’œuvre de Dieu ? Comment ne pas s’émerveiller de la façon dont Il conduit les événements et nous utilise, malgré nos limites et nos faiblesses ? Oui, c’est sur son soin que tout repose et c’est une joie que de pouvoir être spectateur de son action…
Alors, bienvenue à celui ou celle qui entendra l’appel à rejoindre le Conseil : il n’aura pas de grands repas ni de fauteuils en cuir autour d’une table d’acajou, mais des rencontres dans une salle un peu trop exiguë, assis sur des chaises inconfortables, des pizzas ou des kebabs en guise de festin, de l’eau et du café pour combattre la fatigue. Il y aura surtout, et ça n’a pas de prix, la joie de travailler ensemble, sous le regard du Seigneur, aux progrès de l’Évangile.
Stéphane,
ancien membre du Conseil d’Administration de MENA