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11 octobre 2022

Le poids de l’amour

Cet article est le 2e d’une série. Il fait suite à « Changeons de regard » que nous vous invitons à lire.

Aimer. Un mot, cinq lettres qui se disent facilement et que l’on répète comme une évidence.
Pourtant aimer est un mot chargé de sens  C’est le plus grand commandement, nous dit Jésus. Aimer, c’est dans la nature même de Dieu : il est amour (1 Jean 1.4).

Aimés pour aimer

Prenant appui sur l’Ancien Testament, Jésus nous appelle à aimer Dieu et notre prochain (Marc 12.30-31).
En les apposant l’un à côté de l’autre, Jésus nous révèle qu’il n’est possible d’aimer véritablement son prochain qu’en aimant Dieu. Ce Dieu qui nous a tant aimés alors que nous ne l’aimions pas, ce Dieu qui nous transforme pour nous rendre aimants.
Par certains côtés, aimer, c’est facile : un sourire, une salutation, une main tendue. C’est avant tout un élan du cœur indépendant des circonstances ou du comportement de notre prochain.

« Mais qui est mon prochain ? » Cette interrogation peut nous sembler banale, à nous qui connaissons bien les récits bibliques. La parabole du bon Samaritain (Luc 10 : 25-37) offre une réponse étonnante où le choc des cultures est évident. Entre Juifs et Samaritains, l’animosité était profonde, exacerbée par des évènements vieux de plusieurs siècles.
Entre chrétiens et musulmans, l’Histoire est, elle aussi, lourde de sens. Si les croisades nous paraissent lointaines, le passé colonial de la France et les guerres d’indépendance continuent à marquer les consciences, entravant notre capacité à aimer. Pourtant, devant l’amour que Jésus manifeste, le passé ne peut faire le poids.
En toute sincérité, pouvons-nous nous targuer d’être de véritables prochains à l’égard des personnes de confession musulmane que nous côtoyons ?
Jésus nous invite à traverser les barrières culturelles et à dépasser les rancœurs entretenues tout au long des siècles pour offrir, en toute simplicité, une parole de bienvenue ou un regard.

Aimer comme Jésus

Restons en Samarie, près du puits où Jésus discute avec une femme samaritaine (Jean 4). Quelle rencontre  atypique entre deux personnes aussi différentes ! Elle est Samaritaine, il est Juif ; elle est une femme, il est un homme ; elle se reconnaît comme pécheresse, il est sans péché… La coutume aurait voulu qu’il la prenne de haut, mais il n’en est rien. Jésus fait le premier pas, se met à sa hauteur et va même jusqu’à lui demander un service. Le dialogue s’engage et Jésus semble attendre ses questions pour rebondir ; il l’écoute et s’intéresse vraiment à elle. Au sens strict, il n’a rien fait : il n’a pas proposé de puiser de l’eau pour elle ou de l’aider à porter son seau… Il a simplement offert du temps, de l’écoute, des paroles qui répondent à des besoins et qui entrouvrent une fenêtre sur le salut.

Aimer son prochain musulman

Avez-vous remarqué qu’aimer se décline de manière différente en fonction des cultures, des influences religieuses ou des héritages du passé ?

Dans la logique musulmane, il y a une recherche de récompense, de retour sur investissement auprès de Dieu. Manifester de l’amour est une bonne action, (Hassanate dans l’islam) qui permet d’espérer la  bienveillance de Dieu. Aimer devient alors un acte religieux.

Le chrétien sait qu’il ne peut rien faire pour faire pencher la balance. Jésus a déjà tout accompli. L’amour qu’il manifeste envers les autres répond à l’amour infini de Jésus à son égard. Cet amour sans contrepartie est très touchant pour une personne de confession musulmane. C’est une manière de lui ouvrir une fenêtre sur ce qu’est l’amour divin : un amour sans pression qui donne sans retenue.

Cet amour s’imprime dans le cœur de ceux qui l’expérimentent. C’est le cas de Saddam, un étudiant musulman qui évoque son expérience. Alors qu’il avait coupé les ponts avec ses camarades d’étude pendant plus de deux ans, il a recroisé leur chemin. « J’ai été touché de revoir d’anciens étudiants chrétiens qui m’ont affirmé qu’ils priaient pour moi ». Saisi par cet amour, Saddam a entamé un cheminement de foi.

Sachons nous encourager à aimer sur le temps long, à manifester de l’écoute et à prier fidèlement pour nos amis musulmans sans attendre de retour, si ce n’est de la part de notre Dieu d’amour. Cet amour vaut son pesant d’or parce qu’il émane de l’œuvre de Dieu en nous.

Lyes

Le prochain article de cette série parle du « service », par ici !

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